L’ancrage dans le territoire

Audrey DENIS

Directrice du café-théâtre L’Imprimerie

Partager et faire vivre une communauté

L’aide apportée par France Active, ça a été déjà un regard professionnel et bienveillant sur le projet, et puis surtout, après, ils ont garanti mon prêt : il y avait beaucoup de matériel à acheter pour un café théâtre comme celui-ci. J’ai eu aussi la chance de bénéficier du programme Accès + qui est un petit boost financier pour les jeunes entrepreneurs et entrepreneuses de moins
de 30 ans.


Rive-de-Gier (Loire)
Partager et faire vivre une communauté

Audrey Denis est à la tête d’un lieu à la fois culturel et social, un lieu qui refuse d’être enfermé dans une catégorie trop précise qui ne dirait pas tout de ce qui s’y passe. Elle est la directrice du café-théâtre l’Imprimerie à Rive-de-Gier dans la Loire, à mi-chemin entre Lyon et Saint-Étienne. L’endroit lui ressemble : il est libre et engagé.

https://vimeo.com/900929798?share=copy

La liberté comme mot d’ordre

Audrey Denis n’a pas encore la trentaine lorsqu’elle répond à un appel d’offres afin de reprendre les rênes du café-théâtre l’Imprimerie. Pire, elle n’a pas la moindre expérience dans la gestion d’un tel endroit. C’est donc un défi audacieux qu’elle se lance.

Elle a une certitude : elle souhaite gérer sa propre structure. Elle veut décider de la programmation. Évidemment, elle devra respecter un cahier des charges, mais il restera une marge de manoeuvre qu’elle entend  bien combler par son énergie et par ses convictions.

Elle pense avoir deux défauts : être une femme et être jeune. Sa détermination suffit pourtant à convaincre puisque, en 2021, elle est sélectionnée. C’est le moment d’être à la hauteur du challenge.

Depuis, elle donne la parole à des artistes émergents ou confirmés qui ont des choses à raconter. Elle sélectionne des porteurs de messages.

La programmation est délibérément variée : concerts, pièces de théâtre et beaucoup de spectacles pour rire.

La partie café du théâtre est une buvette où on sert à boire et à manger. C’est surtout un espace pour se retrouver et partager. Elle le dit elle-même : « Le but ultime est de fédérer les gens. » Dont acte.

L’ancrage dans le territoire

L’Imprimerie n’est pas hors-sol. Le lieu est destiné à divertir et à rassembler les Ripagériens et les habitants de la vallée, tous ceux qui veulent chanter et danser, rire et pleurer, réfléchir aussi.

Parce que l’objectif est d’attirer tout le monde, la programmation est éclectique. Audrey Denis entend mélanger des communautés qui ont peu l’occasion de se croiser au quotidien. La directrice veille au grain : elle veut de la convivialité. Créer du lien est essentiel !

Elle fait d’ailleurs le choix de mettre le lieu à disposition, gratuitement, pour l’organisation de soirées et d’événements caritatifs.

L’ancrage local se mesure aussi aux partenariats menés avec les associations de la ville et
alentour. Cours, stages et ateliers réunissent régulièrement acteurs culturels et résidents. On se
croise dans les espaces de l’Imprimerie, il y a de la vie !

La restauration n’est pas en reste. Pour les boissons et autres produits proposés à la buvette, la collaboration se fait avec des acteurs présents sur le territoire. Des liens se créent naturellement puisque le circuit court est privilégié.

Au niveau de l’emploi, Audrey donne leur chance à des débutantes, entendre des femmes jeunes qui se lancent. Un peu comme elle il n’y a pas si longtemps.


Site internet

Zoom sur le programme Inclusion par le Travail Indépendant :

En mars 2021, France Active répond à un appel à projets lancé par le ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion. A cette occasion, France Active enrichi son Pacte Création de nouveaux modules d’accompagnement à destination des entrepreneurs les plus fragiles autour de 4 thématiques :

  • la pédagogie financière (piloter sa trésorerie, gérer au mieux ses relations avec son banquier, tableaux de bord et outils de gestion, crowdfunding et analyse et gestion financière),
  • la protection et sécurisation (la prévention des risques, la protection sociale et juridique, la responsabilité civile, les cyber-risques)
  • la sensibilisation au numérique (pour la prospection, la notoriété…),
  • une sensibilisation à l’engagement.

Et pour les jeunes de 18 à 30 ans, une prime de 3 000€.

A bénéficié du

Avec

des garanties d’un total de

49 770€

une prime de

3 000€

A été accompagné par

France Active Loire

En 2021

C’est ici ?

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Hommage à Claude Alphandéry – Résistant et visionnaire de l’Economie sociale et solidaire


Fondateur de France Active, Claude Alphandéry nous a quittés le 25 mars dernier à 101 ans. Sa vie résonne avec la reconnaissance de l’ESS et le développement de notre mouvement d’entrepreneurs engagés.

Claude Alphandéry a posé les fondements de la finance solidaire. Il a réussi à convaincre les banques et les investisseurs qu’une autre économie est possible. Une économie issue des territoires, portée par les citoyens, intégrant les enjeux sociaux et écologiques. Claude Alphandéry a réussi à initier de nouveaux modèles économiques qui placent l’utilité sociale au cœur des premiers attendus et qui remettent la rentabilité financière à sa juste place.

Claude Alphandéry : une vie d’engagement

Eternel résistant, économiste et financier engagé, militant, Claude Alphandéry, ce banquier pas comme les autres, il était une figure incontournable de l’Economie sociale et solidaire. Tout au long de sa vie, il réussit à mobiliser sans relâche les femmes, les hommes autour d’une économie plus inclusive et plus durable.

Claude Alphandéry : résistance et militantisme

Né en 1922, il nourrit, adolescent, l’espoir d’une société plus juste et se passionne pour le Front Populaire. L’effondrement de la France et sa soumission par le régime de Vichy le poussent à s’engager dans la Résistance.
Face à la division de celle-ci, il s’emploie à la fédérer. Il est missionné par Jean Moulin et parvient à unir toutes ses forces dans la Drôme dans un Comité Départemental de Libération (CDL) dont il devient le président.
C’est le moment où refusant le Service de travail obligatoire en Allemagne, les travailleurs français cherchent refuge dans les maquis. Avec le CDL, Claude Alphandéry organise, sécurise, ravitaille des dizaines de maquis à la lisière du Vercors. Il en fait aussi, entre les coups de main militaires, des « comités de citoyens » qui jouent un rôle déterminant dans la construction du programme du Conseil National de la Résistance (CNR). Après la guerre, poursuivant son exploration des systèmes de pensée et de gouvernement, il part en URSS en poste à l’ambassade de France et ses relations avec la population soviétique le rapproche du parti communiste. Le rideau de fer le conduit à revenir en France ; il entre à l’ENA et à la Direction du Trésor. Ce sont 10 années marquées par son adhésion puis par son rejet du communisme, une rupture avec ses dirigeants, sur leur idéologie et leurs pratiques, mais non avec l’idéalisme des militants. Il est alors appelé aux USA en qualité d’expert à l’ONU. Il sera pendant son séjour impressionné par une économie et une société de consommation américaine entièrement orientées par et pour des profits financiers sans limite. Retour en France, il parvient dans les années 60 et 70, à la fin des « 30 glorieuses », à concilier sa passion militante pour une société plus juste et meilleure avec la capacité de l’inscrire dans la réalité économique. Banquier qui rend plus accessible et populaire le crédit immobilier long terme, il milite au club Jean Moulin pour la paix en Algérie et pour les droits des citoyens. Prenant la présidence de la commission de l’habitat du 5° plan, il écrit un livre pour une politique du logement social. En 1974, il pétitionne avec plusieurs grands patrons pour l’élection de François Mitterrand. Le retournement de l’économie mondiale à la fin des années 70, sous l’impulsion de Margaret Thatcher et Donald Reagan conduit Claude Alphandéry à s’engager complètement depuis 1980 dans son action militante.

Convaincu qu’il ne peut y avoir d’économie que sociale, il rejoint la Caisse des Dépôts au début des années 80. Il participe à la fondation de France Active et en prend la présidence en 1990. Depuis plus de 30 ans, l’association permet aux plus fragiles d’entreprendre et aux structures de l’insertion de développer leur activité. Claude Alphandéry a ainsi assisté et contribué à la naissance et au développement de milliers d’initiatives solidaires.

Président du Conseil national de l’insertion par l’activité économique, il crée également en 2010 le Labo de l’ESS pour promouvoir l’Economie sociale et solidaire au niveau national et européen.  

Alors qu’il fête ses 100 ans en 2022, il continue à s’indigner contre l’injustice et nous invite à aller plus loin dans l’innovation sociale pour explorer de nouvelles richesses, de nouvelles formes de production et de consommation mais aussi de nouvelles manières de décider et de faire mouvement, collectivement à travers cet appel lancé à la tribune lors de l’événement organisé par France Active pour fête ce centenaire d’engagement.

Le 4 mars 2024, il lance un tout dernier appel à la paix dans le Nouvel Obs, en voici la conclusion :

« Mon tout dernier appel, avec les forces qui me restent, c’est de vous inciter à tout mettre en œuvre pour que ce qui a motivé ma vie, le combat contre le fascisme, contre la barbarie et pour les droits humains, soit à nouveau mobilisé dans une grande alliance humaniste des forces de vie.

Agissez comme si vous ne pouviez pas échouer. »

Hommage de Pierre-René Lemas, président de France Active

« Jusqu’à ses derniers moments, Claude Alphandéry a incarné l’esprit de résistance, fondé sur la foi dans l’humain et la solidarité.
Son appel dans le Nouvel Obs, il y a quelques jours seulement pour une « grande alliance humaniste des forces de vie », nous oblige.
Fidèle aux combats qui furent les siens dans le Vercors, convaincu que les seules voies d’action sont la solidarité et la coopération, il a fondé il y plus de 30 ans l’Economie sociale et solidaire.
Il a donné naissance en 1988 à France Active, association que j’ai l’honneur de présider depuis 2018, après Christian Sautter. Il n’a eu de cesse de partager avec toutes les équipes, salariés et bénévoles, son combat pour mettre les femmes et les hommes au cœur des enjeux économiques.
Son action pour une économie profondément humaine et pour une société fraternelle est la nôtre. Il était à la fois notre père fondateur et notre grand frère et il n’a eu de cesse de partager avec toutes les équipes, salariés et bénévoles, son combat généreux.
Jusqu’à ces dernières semaines, il était avec nous dans nos réunions à Montreuil, le regard bienveillant et le discours ferme, fidèle à ses engagements et nous l’écoutions formulant encore des projets d’avenir.
Au Labo de l’ESS, comme à France Active, il a toujours lutté contre la course aux profits démesurés et ses conséquences sociales et environnementales. Claude a su nous ouvrir les yeux sur la multitude d’initiatives solidaires que portent nos territoires. Il nous a convaincu que toutes ces réussites pouvaient contribuer à transformer notre société, à nous engager dans une transition véritablement juste et durable.
Continuer à agir contre la fatalité, se battre pour l’inclusion, construire une société à la fois solidaire et écologique, c’est le meilleur hommage que nous puissions lui rendre.
Au nom de tout le réseau de France Active, salariés et bénévoles, j’adresse toutes nos pensées à sa famille et à ses proches. »

Les hommages de la présidence de la République et quelques articles de presse :

L’Elysée – Disparition de Claude Alphandéry – 27/03/2024

Le Monde – La mort de Claude Alphandéry, héros de la Résistance et économiste engagé – 26/03/2024. 

Libération – Mort de Claude Alphandéry : de la banque à «Libé», un siècle de solidarité – 26/03/2024. 

France Info – Pierre-René Lemas intervenait sur la question du déficit public et rend hommage à Claude Alphandéry à la fin de son interview – 26/03/2024.

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Femme et entrepreneuriat : chiffres clés 2024

 

Les femmes plus motivées que les hommes pour créer, malgré la perception de difficultés qui demeurent

A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, France Active et la Fédération bancaire française interrogent les Français au sujet de la création d’entreprise via un sondage Opinionway. Un baromètre qui permettra de mettre en avant les évolutions de perception qu’ils ont au sujet de l’entrepreneuriat entre 2020 et 2024.

Les femmes toujours intéressées par l’entrepreneuriat

Même si le salariat, en cette période incertaine, redevient une valeur refuge (+15 points entre 2020 et 2024), 45% des personnes interrogées ont envie de créer leur entreprise, avec une proportion qui grimpe à 48% chez les femmes, contre 40% pour les hommes. Parmi celles qui sont prêtes à se lancer, l’opportunité de gagner plus d’argent, arrive en tête des motivations chez les femmes (54 % vs 49% des hommes). La création d’entreprise est perçue comme une opportunité de sortir d’une situation professionnelle précaire (32%).

L’envie de concrétiser une idée personnelle qui leur tient à cœur arrive en 2ème position (49% des femmes, vs 59% des hommes), suivi par l’envie de donner plus de sens à leur vie professionnelle (45%).

L’accès au financement : une représentation éloignée de la réalité

Plus de 2 français sur 3 estiment qu’il n’est ni plus facile ni plus difficile et même parfois plus facile pour une femme que pour un homme d’obtenir un prêt bancaire afin de créer son entreprise.

  • 39% des femmes pensent que l’accès aux prêts bancaires serait plus difficile pour elles et 25% des hommes ont le même sentiment.
  • Environ 1 femme sur 5 estime qu’elles osent moins demander des crédits et des financements bancaires que les hommes.
  • Autre frein, la vie familiale. 38% des femmes pensent qu’elles osent moins mettre de côté la vie de famille que les hommes.


Télécharger l’étude

3 femmes entrepreneures à l’honneur


Ngnoc Lan LOI

Fondatrice et dirigeante des Valoristes

Depuis son lancement en 2021, l’association ‘’Les Valoristes’’ incarne une initiative axée sur l’économie circulaire et l’insertion. Fondée par Ngoc-Lan Loi, l’association poursuit deux missions majeures : l’inclusion de personnes éloignées de l’emploi et la transition écologique en favorisant des pratiques d’économie circulaire.

Aujourd’hui les Valoristes, ce sont : des ateliers de sensibilisation à l’économie circulaire mais aussi de la collecte, du tri et de la réparation d’objets variés dans le but de réaliser du mobilier ou des accessoires upcyclés. Ces activités permettent à des personnes éloignées de l’emploi de reprendre confiance en elles et d’acquérir un bagage professionnel pour postuler ensuite dans les secteurs de l’artisanat, du bâtiment ou de la logistique.

Lydia LEONARD SINAN

Dirigeante du restaurant adapté Comme à la maison

Comme à la maison, un restaurant récemment repris par Lydia Léonard Sinan qui lui permet d’allier sa passion pour le contact humain et son engagement envers l’inclusion des personnes en situation de handicap. Après 18 ans de carrière dans le secteur médico-social et différentes évolutions de postes, elle avait progressivement perdu le lien humain qui l’animait à ses débuts. C’est pour retrouver ce lien qu’elle s’est lancé dans l’aventure de la reprise d’un restaurant adapté après avoir effectué des stages dans la restauration.

Aujourd’hui elle anime une équipe de 3 salariés dont 2 en situation de handicap et propose 45 repas par jour dans ce restaurant au cœur de Vitré en Bretagne.

Valentine TEZIER

Fondatrice de Laplace to Be

Créer un espace dédié aux entrepreneurs, telle était la volonté de Valentine et de son associé. Laplace to Be est né en juin 2020, il s’agit plus qu’un espace de coworking avec des studios, un espace événementiel, des salles de réunions agiles et des espaces de travail, c’est un véritable lieu d’émulation collective. L’entrepreneuriat féminin est au cœur du projet avec la participation de la structure au réseau « bouge ta boîte » qui incite les entrepreneures à se rencontrer et coopérer.

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Appel à un changement d’échelle de l’ESS
Pour un plan national de développement


A l’occasion du mois de l’Economie sociale et solidaire (ESS), France Active appelle l’ensemble des acteurs publics et privés à se mobiliser en faveur de l’ESS, afin d’en faire la nouvelle économie de demain, une économie de transformation sociale et solidaire. L’ambition : partager un plan de développement pluriannuel qui donne de nouveaux moyens à l’ESS pour changer d’échelle et accélérer son action en réponse aux défis sociaux et écologiques.

Le point avec Pierre-René Lemas, président de France Active.

Dix ans après la loi de 2014, qui a donné un statut juridique et un socle à cette économie, France Active plaide pour un plan national de développement de l’Economie sociale et sociale. Au regard des enjeux sociaux et écologiques, de nouveaux moyens financiers pluriannuels solidaires doivent pouvoir être mobilisés, autant par les acteurs publics que par les acteurs de la finance et les entreprises. Ce changement d’échelle doit passer par un développement des ressources, en particulier celles issues de l’épargne solidaire, comme par un engagement collectif des acteurs économiques en faveur de cette économie profondément engagée dans les transformations.

Quel est votre constat sur l’ESS en France aujourd’hui ?

Pierre-René LEMAS : Le financement de l’ESS constitue un enjeu majeur pour notre pays surtout en période de crise. C’est une économie porteuse de sens, dont la finalité est sociale et /ou écologique, mais aussi, avant tout, un moteur de création de valeur pour les territoires.

J’appelle donc à une grande mobilisation de tous les acteurs publics et privés pour arriver à développer cette épargne et la porter à la hauteur des enjeux sociaux et écologiques actuels.

La marge de progression est énorme ! En 2022, les Français ont épargné en moyenne 6000 euros par an soit 158,7 mds d’euros au total. Si chaque Français dirigeait ne serait-ce que 2% de tout ce qu’ils investissent sur des produits d’épargne solidaire, nous doublerions l’encours actuel !

Comme le montre une étude d’OpinionWay que nous avons mené avec Fair, 25% des Français veulent donner du sens à leur épargne mais près de 7 français sur 10 ne sont pas informés sur les produits, leur rentabilité et leur finalité.

Qu’attend-t-on pour les rendre acteurs de leur choix en leur donnant les clés pour passer à l’acte. L’heure de la mobilisation a sonné.

Pensez-vous que l’on considère comme il se doit le rôle que joue les entreprises et associations pour notre pays et notre économie ?

P.R.L. : De plus en plus mais là aussi, il a encore du travail ! Il faut valoriser davantage le rôle que jouent véritablement ces acteurs de l’ESS pour l’économie de notre pays mais également ce qu’ils apportent sur des sujets majeurs aujourd’hui que sont les questions de sens et de valeur que l’on donne au travail.

 

Ils sont en effet un véritable modèle en termes d’organisation. Par exemple, beaucoup se sont développées autour des principes de coopération. Ces SCOP ont réussi à ouvrir leur gouvernance à leurs bénéficiaires et aujourd’hui aux citoyens. Elles ont été précurseurs dans bien des domaines en apportant des réponses que l’économie « classique » découvre depuis peu. C’est le cas du réemploi et de l’économie circulaire par exemple. Les sujets liés à l’économie de la coopération sont devant nous et sont portés par ces entreprises.

Comment agir pour parvenir au changement d’échelle de l’ESS que vous attendez ?

P.R.L. : Les acteurs publics doivent pouvoir donner une plus large place au financement de l’ESS. Un premier acte concret consiste à mieux orienter les acteurs de l’ESS vers les achats publics, sans doute en renforçant les obligations de l’Etat, des collectivités et des entreprises publiques à intégrer des clauses à dimension solidaire et écologique dans leur politique d’achat, et en développant l’ingénierie d’accompagnement de ces entreprises. La ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, Olivia Grégoire, joue ici un rôle décisif en faveur de l’ESS.

 

C’est aussi à l’ensemble des acteurs financiers et aux entreprises de s’emparer de ce changement d’échelle. Ils doivent œuvrer plus encore au développement de l’épargne solidaire, pour donner de nouveaux pouvoirs d’action aux citoyens et salariés épargnants.

 

Ils doivent aussi accroitre la mobilisation de leurs fonds pour investir en faveur de toutes ces entreprises qui placent l’utilité sociale et écologique au cœur de leur projet.

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Croissance et utilité sociale, le pari tenu de France Active en 2022

 

Montreuil, le 16 février 2023

Au sortir de la crise Covid, France Active affiche une forte croissance pour son activité de financement et de conseil aux entrepreneurs engagés. Avec près d’un demi-milliard d’euros mobilisés en 2022, le premier réseau associatif de finance solidaire réussit le pari d’accompagner 35 500 entreprises. Une démonstration que l’entrepreneuriat peut répondre à une vision sociale de l’économie. L’an dernier, l’action des bénévoles et salariés du mouvement associatif a rendu possible la création et la consolidation de 60 000 emplois.

Une augmentation de 12% du nombre d’entreprises soutenues en 2022

Dans un contexte de forte croissance de création d’entreprise, France Active a renforcé en 2022 son action de soutien auprès des créateurs les plus éloignés du financement bancaire comme auprès de ceux qui développent un projet à forte utilité sociale. Convaincu que l’entrepreneuriat est une des réponses possibles aux défis sociaux et écologiques comme à la montée de la précarité, le réseau associatif a mobilisé près d’un demi-milliard d’euros au profit de 35 500 entreprises engagées.
L’activité 1 financière connaît une croissance globale de 20 % entre 2021 et 2022 en montant mobilisés et de 12 % pour le nombre d’entreprises accompagnées. Cette performance se traduit aussi par une augmentation en montant de 16 % sur son activité de garant et de 38 % sur son métier d’investisseur. Au total, 60 000 emplois ont été créés et consolidés, dont 64% en création directe.

Création : un soutien plus marqué
auprès des publics les plus fragiles

100 % DES CRÉATEURS SONT DEMANDEURS D’EMPLOI dont 37% des créateurs soutenus sont en situation de grande précarité (demandeurs d’emploi de longue durée, bénéficiaires des minimas sociaux…).
Attentive au développement des territoires les plus fragiles, France Active a également renforcé son action en faveur des entrepreneurs implantés en Zone de Revitalisation Rurale et en Quartier Politique de la Ville. La part de ces entrepreneurs, qui représentait 25% en 2021, passe à près de 30 % en 2022.

LES FEMMES : un entrepreneur sur 2 accompagné par France Active est une femme (vs 41% des créateurs d’entreprise en France). L’association leur facilite l’accès au crédit bancaire grâce à la Garantie Egalité Femmes et une dizaine de programmes locaux d’accompagnement et de connexion dédiés.

LES JEUNES : ils sont de plus en plus nombreux à être accompagnés et financés par France Active : 32% ont moins de 30 ans contre 28.3% en 2021. 53% ont un niveau bac ou inférieur.


Pierre-René LEMAS

Président de France Active

En 2022, nous avons surmonté la crise sanitaire en concentrant l’ensemble de nos efforts sur les entrepreneurs apportant des réponses aux défis sociaux et écologiques. Pour tous les 35 500 entreprises accompagnées, nous sommes le seul acteur à intégrer une vision aussi précise de l’engagement des entrepreneurs : création d’emplois, développement des territoires, écologie, lien social et gouvernance démocratique sont les cinq piliers qui guident leur projet et notre action.

Donner à tous les mêmes chances d’accéder aux financements pour créer leur entreprise et développer leur utilité sociale

En 2022, France Active a concentré ses financements sur deux missions principales :

  • Protéger les entrepreneurs les plus fragiles dans leur parcours
    En mobilisant plus de 3/4 de ses financements sur la mise à disposition de garanties d’emprunts bancaires en 2022, France Active donne la possibilité à des entrepreneurs fragiles et à des structures de l’ESS d’avoir accès au financement. Les 35 associations territoriales du réseau contribuent ainsi à sécuriser leur parcours et à consolider leur modèle économique.
    Cette action a été d’autant plus déterminante en 2022 grâce au soutien du ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion qui a rendu possible le financement et l’accompagnement de 4 000 entrepreneurs en situation de grande fragilité. Intégré au programme de l’État Inclusion par le Travail Indépendant, le renforcement du Pacte Création de France Active a permis de proposer de nouvelles formations, un accompagnement personnalisé et une prime pour les 18-30 ans.

Enfin, 83% des créateurs 2 accompagnés par France Active sont toujours en activité trois ans après leur financement (versus 74% pour l’ensemble des entreprises – données INSEE).

  • Investir pour développer l’utilité sociale
    Création, développement, transformation, rebond, France Active intervient à chaque phase de vie auprès des structures portant les valeurs de l’Economie sociale et solidaire. En 2022, elle a mobilisé 80 M€ d’investissements solidaires, dont 41 M€ provenant de sa société d’investissement. Ce sont près de 1 200 structures qui ont pu accroître leur capacité d’action. Pour nombre d’entre elles, l’investissement est un levier pour s’engager dans la transition écologique, accélérer leur transformation numérique ou encore renforcer leur organisation tout en poursuivant leur ambition d’utilité sociale.
    Pour renforcer son action auprès de ces entreprises, France Active prépare pour septembre prochain une nouvelle offre d’investissement totalement dédiée aux transformations sociales et écologiques.

1- En 2021, France Active a mobilisé 508 M€, dont 103 M€ de mesures d’urgence Covid. Pour 2022, la part de ces financements ne représentent que 11 M€. A périmètre constant, France Active connait une croissance en montant mobilisé de 80 M€ sur ces activités de financement. Retour2- Etude d’impact TMO (cabinet d’étude indépendant) réalisée pour France Active en 2021. Retour

Télécharger le communiqué de presse

Trois parcours d’entrepreneurs engagés


Andi Malanda – Food Africa

A 35 ans, cette maman de 4 enfants, aide-soignante à domicile décide de monter son entreprise pour trouver un meilleur équilibre entre sa vie professionnelle et personnelle. Elle créée son épicerie de produits tropicaux dans le quartier nantais Saint-Joseph. « Je n’avais pas de banque pour financer le local, explique Andi Malanda. J’ai pu avoir un rendez-vous avec France Active et la conseillère m’a donné ce qui me manquait : l’écoute et la possibilité d’avoir une garantie. Cela a permis à la banque de valider mon dossier. »

>Financement de France Active

  • une garantie bancaire de 8 000€

>Lire le portrait complet

Villages Vivants

Villages Vivants est né dans la Drôme de la rencontre de 3 entrepreneurs réunis autour d’une idée commune : faire revivre les villages français. Comment ? Cette foncière solidaire achète, rénove puis loue des locaux dans des villages pour y installer des activités et ainsi ramener de la vie et des services de proximité. Villages Vivants a déjà conduit plus de neuf projets sur 3 000 m2 et pour des activités très diversifiées (librairie, auberge, agence de mobilité, brasserie, espace de bureaux…), créant ainsi plus d’une quarantaine de nouveaux emplois.

>Financement de France Active

  • plusieurs investissements solidaires de 600 000€

>Lire le portrait complet
>Site internet

La Varappe

“Révéler les talents, aider à prendre confiance en soi, permettre à chacun de grandir, est avant tout un projet de société mais aussi une affaire d’entreprise.” affirme Laurent Laïk, président du Groupe d’entreprise d’insertion La Varappe, situé à Aubagne dans les Bouches du Rhône Ce groupe d’entreprises défend depuis plus de 30 ans, un revenu décent et permanent pour les métiers essentiels que sont ceux de la santé, de l’écoconstruction, de l’environnement et des ressources et compétences

>Financement de France Active

  • plusieurs investissements solidaires d’un total de 2 350 000€

>Lire le portrait complet

>Site internet

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Accès +, sécuriser le parcours des néo-entrepreneurs

 

Soutenu par le ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion au travers de l’appel à projets Inclusion par le travail indépendant, le programme Accès + permet de toucher un plus grand nombre de créateurs d’entreprises dans des zones fragiles

Au début, les habitants du quartier Etouvie à Amiens ont regardé avec curiosité ce nouveau lieu de restauration aux couleurs de la Martinique. Et puis les premiers gourmands sont arrivés. Aujourd’hui, les résidents de ce quartier en plein renouvellement urbain plébiscitent le food truck Doucès Pays (Douceurs du pays en créole) d’Octavie Bellune. L’engouement est le même quartier Saint-Joseph à Nantes pour Super Food Africa, l’épicerie de produits tropicaux d’Andi Malanda. Elle a aussi ouvert cet été. Mais ce n’est pas leur seul point commun ! Ces deux jeunes entreprises ont bénéficié du programme Accès + de France Active.

Il faut dire qu’Octavie Bellune et Andi Malanda font partie des porteuses et porteurs de projet dans des zones sensibles qu’Accès + vise tout particulièrement à soutenir.
« Accès + est une offre complémentaire du pacte Création de France Active, adaptée à des publics plus fragiles et à ceux vivant dans les quartiers de la politique de la ville ou les zones de revitalisation rurale, confie Jean-Dominique Bernardini, directeur des partenariats de France Active. Nous avons pu développer cette offre depuis un an au travers de l’appel à projets Inclusion par le travail indépendant du ministère du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion. » Une montée en gamme à la fois côté accompagnement, avec une offre de services renforcée, et côté financement, avec une prime de 3 000 euros qui peut être débloquée pour les moins de 30 ans.

Quand on est sans emploi, créer sa propre entreprise peut constituer un moyen de retrouver une activité professionnelle. La création d’entreprise doit être accessible à tous y compris aux personnes fragilisées sur le marché du travail et quel que soit son âge. Le programme gouvernemental ITI « Inclusion par le Travail Indépendant » vise à favoriser la création d’entreprise par des personnes jeunes ou éloignées de l’emploi. Il leur permet de bénéficier d’un accompagnement renforcé tout au long de l’élaboration de leur projet de création d’entreprise. France Active fait partie des structures retenues par l’Etat au titre de ce programme, je salue son engagement à faire de l’entrepreneuriat une voie d’inclusion professionnelle durable.

Olivier Dussopt, ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion

« La philosophie du programme est bien d’accompagner et de financer des projets viables, mais aussi de sécuriser les créateurs d’entreprise dans la durée, complète Jean-Dominique Bernardini. Les garanties de France Active jouent un premier niveau de protection. Nous avons aussi développé des partenariats avec des réseaux qui connaissent bien les besoins de ces entrepreneurs un peu plus fragiles, comme  Entrepreneurs de la Cité ou la Fédération bancaire française. » Grâce à ce groupe de bonnes fées, l’accompagnement est quasiment à 360 °, aussi bien sur les aspects économiques et financiers que sur les questions de protection sociale.

Pour y parvenir, le rôle des accompagnateurs dans les associations territoriales de France Active a été accru. Afin de passer plus de temps avec les porteurs de projet et pour être au plus près de leurs préoccupations. Après un premier entretien, qui va déterminer la viabilité du projet, l’accompagnement se met en place à base d’ateliers collectifs, de webinaires et de rencontres individuelles. « Accès + nous permet de toucher de nouveaux entrepreneurs et de les aider de manière plus fine », confirme Lucie Hugon, conseillère en Lozère au sein de France Active Airdie-Occitanie. Ainsi, durant toute l’année 2022, de nombreux ateliers en présentiel, comme ceux sur la trésorerie ou le premier entretien avec son banquier ont pu être déployés à destination d’entrepreneurs issus de tout le département. « Lors de ces ateliers, on invite aux discussions insiste Lucie Hugon. Cela permet aux créateurs d’échanger sur des problématiques communes et de commencer à créer du réseau territorial entre eux. » Toute cette panoplie d’outils à leur disposition donne les conditions de la réussite.

En dehors de ces ateliers, l’intégration au programme Accès + aiguille les néo-entrepreneurs vers des webinaires construits avec les partenaires. Depuis une quinzaine d’années, la fondation Entrepreneurs de la Cité s’est donné pour objectif d’assurer les très petites entreprises. « Nous avons élaboré pour elles un contrat d’assurance inclusive, plus adapté à leurs spécificités que le marché classique, indique Nathalie Rauch, directrice du développement d’Entrepreneurs de la Cité. Il était donc tout à fait naturel pour nous de participer à Accès +. Nous avions déjà des formations sur l’importance d’être bien assuré et nous en avons développé de nouvelles. » Toutes les semaines, une trentaine d’entrepreneurs du programme assistent à un de ces webinaires.

« Depuis que nous sommes parties prenantes du programme, ajoute Nathalie Rauch, on constate que les petites entreprises ne sont pas plus sinistrées que les autres ! » Dans le système Entrepreneurs de la Cité, ils peuvent bénéficier d’une assurance inclusive pendant 4 ans, avant de retourner vers les offres habituelles, une fois consolidés.

Octavie Bellune à Amiens et Andi Malanda à Nantes ont eu l’occasion de suivre ces étapes d’accompagnement et ces webinaires, tout en continuant de monter les briques de leurs projets. A 53 ans, Octavie Bellune est arrivée à Amiens il y a 5 ans seulement, après une autre vie en Martinique. C’est dans son nouvel environnement qu’elle a construit pas à pas son projet de food truck. Dans son parcours, elle a rencontré plusieurs réseaux d’aide à la création, avant de pouvoir démarrer son activité en août dernier. « En tant que chômeuse, c’était compliqué pour obtenir un crédit bancaire, explique-t-elle. Mais la garantie de France Active a permis de débloquer cela auprès de mon banquier, afin de financer l’achat du camion et de le transformer en food truck ».

Pour Andi Malanda, 35 ans, Accès + a été également décisif. « J’avais tout préparé par moi-même, de l’étude de marché au budget, précise-t-elle. C’est pendant la recherche d’une boutique que j’ai croisé la route de France Active. Ma conseillère a été très attentive à mon dossier. C’est grâce à elle que j’ai pu obtenir un prêt bancaire pour financer le local et les travaux ; j’ai pu ouvrir très peu de temps après. » Le renforcement du pacte Création de France Active a ainsi permis de toucher de nouveaux publics, comme à Nantes et Amiens ou en Lozère, et d’accélérer des dossiers qui n’attendaient qu’un coup de pouce supplémentaire pour démarrer.

Ambition pour la fin 2022

4 000

entrepreneurs accompagnés

dont

1 900

jeunes (18 – 30 ans) bénéficiaires d’une prime d’État de 3 000€

3 questions à Pascal Glémain, Maître de conférences en Gestion-Management et ESS à l’Université Rennes 2

« Sans surprise, l’accompagnement est primordial »

Pourquoi les pouvoirs publics encouragent-ils l’entrepreneuriat dans les quartiers ?

La France est toujours dans un chômage de masse que les politiques publiques n’arrivent pas à enrayer. Avec le soutien à la création d’entreprises, on sort des politiques d’assistance pour accompagner les personnes vers des activités génératrices de revenus. Les personnes cibles de ces dispositifs sont nombreuses dans les quartiers de la politique de la ville et dans les zones de revitalisation rurale, mais on a parfois du mal à les atteindre. Elles ont besoin d’étapes plus ou moins longues pour créer. Car, nous le vérifions dans les études universitaires, l’entrepreneuriat est un processus, pas un statut.

Quelles sont les conditions de la réussite dans ces créations d’entreprises ?

Sans surprise, l’accompagnement est primordial. Et cela marche plutôt mieux quand il part de la personne pour aller vers les problématiques économiques au lieu de l’inverse. A la fin du parcours, certains ne vont pas créer, mais ils auront été accompagnés. Au sein de l’université Rennes 2, nous participons aux Cordées de la réussite pour aider les jeunes créateurs d’entreprise, de l’idée au projet. Nous les soutenons avec plusieurs partenaires (c’est aussi une des conditions du succès pour un accompagnement efficace) : missions locales, Cités Lab, France active Bretagne, Cigales Bretagne, etc. Depuis 10 ans, nous aidons une dizaine de projets jeunes par an. Un autre critère est de rester au plus près du territoire, d’où l’importance par exemple des tiers lieux en milieu rural comme en QPV ; aujourd’hui, un QPV sur trois a créé un tiers-lieu. Beaucoup se placent désormais sur le créneau de la création d’activités.

Quelle est la situation de la création d’entreprises dans les zones difficiles ailleurs dans le monde ?

Dans les pays du Sud, l’entrepreneuriat populaire est naturel. En Amérique latine, les habitants créent leurs propres activités pour sortir de l’informel, comme en Argentine lors de la crise des années 2000 ou au Pérou, où la finance solidaire aide les petits paysans à développer leur production vivrière. En Afrique subsaharienne, comme au Togo ou au Bénin, il existe des dispositifs d’aide à la création d’entreprises d’utilité sociale, dont Entrepreneurs du monde est partie prenante. Et enfin, c’est d’Asie, et du Bangladesh, qu’est partie la micro-finance qui a essaimé jusqu’aux quartiers pauvres des pays riches…

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Consommation, l’heure du changement ?



Seconde main, vrac, labels éthiques… Partout en France, de nouveaux modes de consommation émergent, plus soucieux de l’environnement et de l’utilité sociale. Effet de mode ou vraie tendance de fond ? Pour faire pencher la balance vers la deuxième option, un seul levier : la prise du pouvoir par le consommateur citoyen.
Plusieurs indicateurs témoignent d’un changement dans les attentes et les comportements des consommateurs. Pierre Galio, chef du service Consommation et Prévention de l’ADEME, met en exergue une tendance forte : « Lorsqu’on demande aux Français ce qu’est pour eux consommer de manière responsable, la réponse “consommer moins” arrive de plus en plus fréquemment – c’est-à-dire ne plus consommer de produits ou services superflus, ou réduire tout simplement sa consommation. » Ainsi, 86 % des Français disent vouloir vivre demain dans une société où la consommation prend de moins en moins de place . « Le modèle de consommation actuel – celui qui a posé ses bases dans l’immédiat après-guerre et qui pense essentiellement en volume – est sérieusement remis en question. »

Des alternatives concrètes

Consommer moins et mieux est devenu le credo de nombreuses aventures entrepreneuriales. À l’instar de WeDressFair, soutenu par France Active, boutique physique à Lyon et e-shop proposant une mode responsable – tant d’un point de vue environnemental que sociétal. Son principe : celui du buycott, c’est-à-dire un boycott positif en refusant de consommer trop de vêtements et en orientant la consommation restante sur des achats durables, éthiques et solidaires. « Il ne s’agit pas de consommer plus de mode éthique, mais moins de mode, et de la mode éthique, éclaire Marie Nguyen, sa fondatrice. Nous ne sommes pas dans un modèle de croissance infinie. »
Réfléchir à son acte d’achat et à son besoin réel est au fondement des boutiques vrac qui se développent partout en France – et à un rythme exponentiel ! Johanna Le Mau, fondatrice d’Ô Bocal à Nantes, également soutenue depuis le départ par France Active, peut en témoigner. Quand elle démarre le projet en 2016, elle a tout d’une pionnière. Son équipe est réduite et sa boutique propose une offre inédite dans la ville. Quatre ans plus tard, Ô Bocal, c’est désormais deux magasins en centre-ville, 12 salariés et une offre qui s’est très largement étoffée (entre les produits d’alimentation, d’hygiène, d’entretien de la maison, accessoires, etc.), tandis que ses clients se sont également diversifiés (particuliers, entreprises, restaurateurs, collectivités…) « Quand nous avons commencé, le zéro déchet faisait peur, explique Johanna. Aujourd’hui, on en voit partout. D’ailleurs, d’autres enseignes de ce type se sont ouvertes dernièrement. Et c’est tant mieux ! Certains clients se sont même lancés, inspirés par notre démarche. » Pourtant, Johanna ne craint pas la concurrence, percevant cette dynamique comme un cycle vertueux qui peut convaincre les consommateurs d’opter pour ces nouveaux modes de consommation et les commerçants d’être toujours plus inventifs et exigeants sur les gammes proposées. « En continuant à étoffer notre offre tout en restant alignés avec nos valeurs et en lien avec notre réseau d’acteurs locaux, c’est comme ça que nous conservons nos clients et que nous en gagnons d’autres. Si on peut inspirer d’autres initiatives de ce type en montrant qu’on peut consommer et entreprendre autrement, tout le monde peut y gagner. »

Plus qu’un nouveau marché, une nouvelle économie

Faut-il en conclure que ce changement de modèle de consommation est définitivement opéré ? Pas si sûr, car des courants contraires s’affrontent. Pierre Galio de l’ADEME le confirme : « On voit par exemple émerger de plus en plus d’initiatives pour lutter contre le gaspillage, mais dans le même temps, on assiste à un renouvellement accéléré des gammes et à des effets de sur-référencement – notamment en électronique. À l’obsolescence technologique, il faut aussi ajouter l’obsolescence culturelle… Pour l’habillement, même constat. Les fashion weeks sont de plus en plus rapprochées, créant des effets de mode et donc de nouveaux besoins de plus en plus fréquents. »
La question de l’accessibilité reste aussi centrale : « Il ne faut pas oublier que la France compte 8 à 9 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Phénomène qui s’accroit cruellement avec la crise. Consommer de manière plus responsable n’est donc pas une priorité pour beaucoup – surtout si c’est synonyme de produits plus chers. Le risque est donc une consommation à deux vitesses. »
Pour dépasser ces clivages, Jean-Paul Raillard et le Réseau Envie dont il est président, apportent une solution : « Ne pas construire simplement un nouveau marché, mais une nouvelle économie. » Et cela passe par une dynamique vertueuse globale à l’échelle des territoires, telle que le Réseau Envie la structure autour de ses 80 lieux (magasins ou ateliers de réparation et centres de recyclage de gros et de petits électroménagers) partout en France, employant près de 3 000 salariés dont 2 300 en insertion. L’enjeu est bien sûr de rallonger la durée de vie des produits pour en limiter l’impact environnemental. Mais pas seulement. Jean-Paul Raillard explique : « Acheter un téléphone reconditionné, par exemple, c’est bien, mais insuffisant. En effet, de nombreux opérateurs achètent des lots de téléphones de moins de six mois aux États-Unis ou au Japon, pour les reconditionner en Roumanie avant de les vendre en France. Le bénéfice environnemental est faible – sans parler de l’impact social. À l’inverse, avec le réseau Envie, nous rapprochons les lieux de transformation des consommateurs, en créant de l’emploi et en défendant la juste rémunération d’une chaîne de valeur. »
Même logique chez Label Emmaüs, la plateforme en ligne qui met en vente les produits des communautés Emmaüs ainsi que de structures issues de l’ESS. Depuis sa création en 2016, grâce à elle, près de 500 personnes ont pu être formées aux métiers du e-commerce dont 300 en insertion ou compagnons Emmaüs. Particularité de la structure : utiliser les codes de la communication des grands acteurs du e-commerce, mais en les détournant – comme le Black Friday devenu Hack Friday. Ce qui permet d’accroître sa visibilité et de se faire connaître de consommateurs de plus en plus nombreux et variés. « Avec cette approche, nous notons une vraie diversification de nos clients : plus jeunes et pas forcément connaisseurs à la base des communautés Emmaüs. D’ailleurs, ça a vraiment changé, c’est désormais Label Emmaüs qui permet de faire connaître les structures physiques que nous accompagnons dans la vente en ligne. Auparavant, c’était l’inverse », relate Kadija El Goufi, responsable Marketing et Communication chez Label Emmaüs.

Quand le citoyen consommateur reprend le pouvoir

Dans cette évolution des consommations, un aspect fait clairement la différence : l’information. Tel est le point de bascule qui transforme une intention de consommer autrement en un acte d’achat responsable. C’est ce qui a poussé Christophe Hurbin à créer l’application d’aide à la consommation, myLabel, qui intègre des critères à la fois santé, environnementaux et sociétaux dans son évaluation de produits alimentaires (voir son portrait page 8) : « Nous répondons ainsi au besoin de plus en plus pressant du consommateur d’être informé sur l’impact global de son achat. » Ce dernier reprend alors le pouvoir. Christophe Hurbin complète : « Nous notons un changement radical dans les postures des acteurs de la grande distribution. Quand nous nous sommes lancés il y a un an et demi, on sentait bien qu’ils cherchaient le meilleur moyen pour contourner et minorer les applications d’évaluation telles que Yuka, Open Food Facts et même myLabel. Ils les considéraient certes comme des outils de transparences, mais non contrôlés, donc risqués. Changement de braquet, il y a un an : ces applis sont devenues incontournables. Ils doivent absolument y être bien référencés – les incitant même à revoir leurs recettes pour être mieux notés. »
En parallèle, les labels de consommation responsables (AB pour agriculture biologique, Rainforest Alliance, GOTS pour Global Organic Textile Standard, etc.) ne cessent de se développer pour mieux orienter les consommateurs dans leur choix et retrouver la confiance en leur acte d’achat. Autre preuve que la révolution est en marche, accélérée par la pression des citoyens consommateurs : après avoir investi le bio depuis quelques années, la grande distribution se met au vrac et à la seconde main.
D’autres secteurs jusque-là peu concernés par ces logiques s’y mettent d’ailleurs. C’est le cas du monde médical où la Sécurité sociale ne remboursait que le matériel neuf (par exemple les fauteuils roulants pouvant coûter plusieurs milliers d’euros). Grâce à un gros travail de plaidoyer et de structuration de la filière, notamment par le Réseau Envie, il sera prochainement possible de se faire rembourser du matériel de seconde main parfaitement remis en état. Un bénéfice à la fois pour le pouvoir d’achat des citoyens et pour les finances publiques.

Passer de la marge à la norme

Et maintenant ? Quels leviers pour essaimer davantage ces nouveaux modes de consommation sans mettre de côté une partie de la population ? Deux réponses possibles : mieux faire connaître les initiatives responsables de proximité et renforcer les réseaux pour opérer le changement d’échelle, vertueux pour tous – entrepreneurs responsables comme consommateurs.
Créer une caisse de résonnance et faire écosystème pour changer la donne, c’est notamment le projet de Ethi’Kdo, coopérative à but non-lucratif qui propose la première carte-cadeau des enseignes écologiques et solidaires en France. Ce projet est également soutenu par France Active – comme beaucoup des enseignes référencées par Ethi’Kdo. Pour Fanny Gérôme, directrice générale adjointe de France Active, cela n’a rien d’une coïncidence. « Chez France Active, nous sommes depuis le début en lien avec les enjeux qui émergent dans la société. Tout simplement parce que nous sommes en résonnance avec les citoyens eux-mêmes. Car qu’est-ce qu’un entrepreneur engagé si ce n’est un citoyen qui a décidé de bouger parce qu’il juge qu’il manque quelque chose et qu’un domaine réclame qu’on s’y investisse ? Et c’est bien ce qui se passe aujourd’hui avec les mutations dans les attentes et modes de consommation. Si nous réceptionnons de nombreux dossiers sur le thème du consommer autrement et si nous décidons de les accompagner, c’est bien parce ce mouvement est bien réel et qu’il ne doit pas rester à la surface. » L’enjeu devient désormais : « d’être capables de capitaliser sur ces différentes expériences qui commencent à être très riches, à les faire connaître, à créer des sources toujours nouvelles d’inspiration. Les entrepreneurs engagés ne doivent pas se sentir seuls dans leur manière de réinventer le monde. » Les soutenir en créant toujours plus de connexions, c’est ainsi l’objectif que se fixe le réseau France Active. Ce sera aussi un moyen pour augmenter leur accessibilité au plus grand nombre.

  • 67%des Français disent avoir changé certaines de leurs pratiques au quotidien pour réduire l’impact de leur consommation
  • 86%disent vouloir vivre demain dans une société où la consommation prend de moins en moins de place
  • 64 %ont l’impression d’avoir de plus en plus de mal à s’informer correctement
  • 25 %seulement considèrent que les entreprises leur donnent assez d’informations sur les conditions de fabrication des produits
  • Pour 63 %,le fait qu’une entreprise propose des produits durables renforce leur confiance en elle

Les applications d’aide à la consommation

Ce n’est plus une tendance, c’est un phénomène ! Les applications mobiles pour évaluer les produits ne cessent de se développer. La plus connue : Yuka, créée par une start-up française et s’appuyant sur le Nutriscore. En quelques années, c’est déjà 12 millions de consommateurs dont 83 % déclarent acheter, grâce à cet outil, moins de produits alimentaires en quantité mais plus en qualité. Dans ce sillon, d’autres initiatives se sont montées. À l’instar de myLabel qui propose une vingtaine de critères personnalisables – à la fois environnementaux et sociétaux –, tels que bien-être animal, la juste rémunération des agriculteurs, le travail des enfants… Autre approche, le label Longtime d’Ethikis, qui informe sur la longévité, la robustesse et la réparabilité des produits. myLabel et Ethikis ont tous deux été soutenus par France Active.

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Entrepreneurs, les solutions pour faire face : la boite à outils France Active

 

France Active publie sa boite à outils pour répondre à toutes les questions que se posent les chefs d’entreprises face à la situation sanitaire et économique actuelle. Dans un soucis d’exhaustivité, elle regroupe les mesures visant à aider les entreprises fortement impactées, mises en place par les acteurs du secteur de l’entrepreneuriat et de la puissance publique .

Pour vous en faciliter la lecture, elles sont organisées en trois rubriques avec leur sommaire.

Une version pdf compilant l’ensemble, est disponible au téléchargement.

Télécharger la Boite à outils


Découvrir les mesures de soutien
de France Active

Les banques
Le Prêt garanti par l’Etat (PGE)
Les aides de la Caisse des Dépôts – Banque des territoires
Les aides de Bpifrance
Les mesures de soutien de France Active
Le Fonds de solidarité
Les dispositifs de prêts du CODEFI
Le renforcement des financements par affacturage
Les plateformes de financement participatif
Les subventions de l’Assurance maladie
Les aides à l’embauche

L’activité partielle (ou chômage partiel)

L’activité partielle de longue durée

Le FNE Formation

Les exonérations et reports de cotisations sociales (payables auprès des Urssaf)

Les reports et remises d’échéances fiscales (impôts)

Le remboursement accéléré des crédits d’impôts

Les allègements de charges

La commande publique

Les principales dispositions pour l’ESS
Autres initiatives et ressources dédiées à l’ESS
Les réseaux de bénévoles
La cellule de soutien psychologique
Les aides de la CG Scop (pour les Scop et les Scic)
L’inclusion vers l’emploi – IAE et handicap
Le secteur “culture”
Le secteur “tourisme”
Le secteur social, sanitaire et médico-social
Le secteur sportif
Liste des “commerces fermés administrativement”

Date de mise à jour de la boite à outils : 26/04/2021

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UrgencEss : 30 millions pour les associations et petites structures de l’ESS


Face à la crise que traversent les petites structures de l’Economie sociale et solidaire, le secrétariat d’Etat à l’Economie sociale, solidaire et responsable vient de créer un fonds de soutien pour les accompagner à maintenir l’emploi et le lien social qu’elles produisent dans les territoires.
Pour déployer au mieux ce fonds dans tous les territoires le Secrétariat d’Etat a choisi le réseau France Active et ses 40 associations territoriales. Si vous souhaitez en bénéficier : urgence-ess.fr

1) UrgencEss pour les petites structures

Le fonds vient compléter les aides existantes pour les petites structures qui en sont parfois exclues. Sont ainsi éligibles les structures :

Dont la taille est comprise entre 1 et 10 salariés

Qui appartiennent au champ de l’Économie sociale et solidaire, au sens de la loi de 2014 relative à l’ESS :

  • Les associations,
  • Les coopératives,
  • Les entreprises agréées ESUS (Entreprises Solidaires d’Utilité Sociale),
  • Les entreprises du champ de l’insertion par l’activité économique (EI, ACI, AI, EA, ESAT…)
  • Les entreprises ayant inscrit dans leurs statuts les principes de l’Economie sociale et solidaire.

2) Un fonds déployé rapidement partout

Le fonds est déployé à compter 25 janvier 2020 partout en France via un formulaire de contact unique : urgence-ess.fr.
Les structures concernées peuvent y déposer leurs demandes, et après étude et acceptation du dossier, sont redirigées vers les associations de France Active qui les accompagnent au plus près de leurs besoins et les connectent avec les acteurs de leurs territoires utiles à leur relance.
Le fonds UrgencESS proposera à ces structures une aide ponctuelle, sous forme de primes, d’un montant forfaitaire en fonction du nombre de salariés :

5000 € pour les structures de 1 à 3 salariés,

8000 € pour les structures de 4 à 10 salariés.

L’objectif : contribuer à la relance et à la préservation des emplois des structures de l’ESS

3) Votre structure correspond aux critères et vous avez besoin de ce fonds d’urgence ?

Rendez-vous sur le site : urgence-ess.fr pour déposer votre demande.

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